How I met your Lawyer
Journal des tribunaux
How I met your Lawyer
Edito
Il faut que je sache ! Saison 7 épisode 6.
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Chers boomers,
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J’ai cherché pendant plusieurs semaines la meilleure façon de commencer cet éditorial. Premièrement, parce que je ne savais absolument pas de quelle manière il se construisait. C’est vrai, comment pouvons-nous réussir à faire quelque chose de bien quand nous n’avons aucune idée de ce que nous sommes en train de faire ? Et deuxièmement, parce qu’il m'était nécessaire que cet article reflète ma personnalité, mes idéologies et mes combats. Etant étudiante, les règles régissent une grande majorité de mes journées mais pour ce papier, j’ai décidé de m’en affranchir, ou du moins, de ne pas les suivre à la lettre. Parce que ce que j’ai à vous dire ne peut être limité par des règles quelconques.
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Ma première réflexion s’est portée sur mon titre : comment nommer un article aussi important ? Et puis, pourquoi avoir choisi “Il faut que je sache !” ? Je pourrais vous répondre pragmatiquement, et vous dire que c’est le titre de mon épisode préféré dans la série How I Met Your Mother. Et cela serait logique : parce que je suis jeune et que, dans l’imaginaire collectif, je passe mon temps collée à mon écran. Mais ce n’est pas pour cette raison que mon choix s’est porté sur ce titre. Si mon article porte ce nom, c’est pour la simple et bonne raison qu’il faut que je sache pourquoi la société essaye constamment de nous exclure, nous les jeunes, peu importe les efforts que l’on fournit pour être perçu comme “légitime” ? Combien de fois avez-vous entendu, ou prononcé, la phrase : “Tu es trop jeune pour comprendre” ? Mais trop jeune par rapport à quoi ? Par rapport à qui ? Il faut que je sache. Nous avons besoin de savoir. Pourquoi la société essaye sans cesse de décrédibiliser le discours des jeunes pour mettre en avant ceux déjà entendus et dépassés ?
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La justice, l’écologie et le féminisme n’ont pas d’âge. Mais nous, oui. Nous sommes jeunes, nous sommes le futur de cette société : ce même futur qu’elle essaie tant bien que mal de museler.
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Nous avons alors essayé de mélanger notre univers au vôtre pour que vous puissiez comprendre que nous ne sommes pas aussi différents que vous le pensez. En nommant notre journal pratiquement de la même manière qu’une série que vous avez pu regarder lorsque vous étiez plus jeune, nous vous montrons qu’il n’existe pas de limite d’âge pour aimer quelque chose ou pour agir. Si une série peut réunir et mettre d’accord plusieurs générations, pourquoi pas une idéologie ? Vous nous reprochez souvent de ne pas avoir les pieds sur terre et d’être trop jeunes pour comprendre. Peut-être que cela est vrai mais aujourd’hui, nous nous présentons devant vous et nous vous demandons de nous écouter car nous avons des choses à dire ; des choses qui valent la peine d’être entendues.
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Lorsque nous essayons de nous intéresser à des sujets que vous jugez trop lourds pour nous, vous nous fustigez et vous nous rabaissez en criant à qui veut l’entendre que nos revendications valent moins que les vôtres, et que nous nous amusons simplement à sécher les cours. Laissez-moi vous dire que cela est faux. Dans une société où la réussite prime, où les études deviennent pour la plupart d’entre nous anxiogène, le fait de sécher les cours pour soutenir une revendication qui nous tient à cœur n’est alors pas anodin. Nous ne sommes pas en train de jouer. Nous essayons tant bien que mal de construire une société plus juste et un avenir meilleur, comme vous avez dû le faire quand vous aviez 20 ans. Alors, pourquoi vous mettez-vous sans cesse au milieu de notre chemin ?
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J’aurais pu écrire cet éditorial de manière traditionnelle, suivre les règles et vous dresser un sommaire de ce qui va suivre, mais cela aurait été à l’encontre de mes principes et de mes idéologies. Nous ne sommes pas en train de copier ce qui a déjà été fait, nous inventons notre propre façon de faire, notre propre façon de voir le monde. Et c’est à travers ce journal que nous nous sommes sentis le plus libres de le faire, car le plus amène à vous communiquer nos idées et nos combats. Dans ce journal vous trouverez donc ce qui nous définit, chaque semaine : notre amour pour la justice et le féminisme, le tout enrobé d’humour à l’aide de caricatures.
Si nous sommes trop jeunes pour comprendre, croisons les doigts pour que vous ne soyez pas trop vieux pour être indulgents.
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Océane, étudiante paumée mais engagée.